Une partie de l'équipe 1 du CRCI2NA travaille sur la virothérapie anti-tumorale, c’est à dire la mise au point de virus oncolytiques qui vont cibler les cellules cancéreuses du mésothéliome. Ces virus oncolytiques ont la propriété d'infecter et de tuer les cellules cancéreuses mais pas les cellules saines (voir la figure 1 ci-dessous, étape 1). Les cellules tumorales tuées par les virus relarguent des signaux de dangers (Chimiokines, cytokines, DAMP, PAMP et TAA) qui activent les sentinelles (DC) du système immunitaire (étape 2). Cela va alors permettre aux sentinelles de migrer dans les ganglions lymphatiques et d’activer des lymphocytes T contre ces cellules cancéreuses (étape 3). Les lymphocytes T activés vont alors quitter les ganglions et être capables de reconnaitre et de tuer les cellules cancéreuses dans l’organisme (étape 4).

Figure 1 : activation de la réponse immunitaire anti-tumorale par les virus oncolytiques


Le virus le plus étudié dans notre laboratoire est le virus utilisé comme vaccin contre la rougeole qui nous est fourni par l'équipe CNRS du Dr. Frédéric Tangy, de l'Institut Pasteur de Paris. Les Drs. JF Fonteneau et N Boisgerault, aidés par les oncologues, les techniciens, les ingénieurs et les étudiants avec lesquels ils travaillent ont montré les effets positifs de la souche vaccinale de la rougeole sur la réponse immunitaire anti-tumorale. Ils ont aussi déterminé pourquoi le virus atténué de la rougeole utilisé comme vaccin était capable de tuer spontanément les cellules tumorales et pas les cellules saines. Enfin, ils étudient des stratégies pour améliorer l’efficacité du virus de la rougeole en lui ajoutant un gène qui va permettre la production d’une protéine thérapeutique par les cellules tumorales infectées. Ils étudient aussi d’autres virus oncolytiques pour traiter les patients souffrant d’un mésothéliome, comme le virus de la vaccine ou le virus de la stomatite vésiculaire.


Nos travaux sur le virus atténué de la rougeole a conduit au dépôt de plusieurs brevets et, avec le Dr Frédéric Tangy, à la création de la start-up Oncovita qui a pour objectif de l’évaluer dans des essais cliniques. Ces essais devraient débuter en 2025.